1000 Geiko...Le bilan par Julien Lanno.
Pour sa 6ème édition
un vent de saison souffla sur les 1000 Geiko, événement créé par François
Briouze et qui cette fois prenait ses quartiers au CREPS de Talence.
Le principe
est simple faut il le rappeler, une heure par demi-journée est consacrée au
ji-geiko avec des pratiquants 5e dan et plus, le reste des demi-journées
étant dévolue à un ji-geiko libre dans son déroulement et sans distinction de
grade.
Cette année nous pouvions compter sur la présence de Jean-Pierre
Labru 7°Dan, François Delage 6°dan et DTR Aquitaine, Vincent Guadarrama 6°Dan,
Francis Saget 5°Dan, Michel Royo 5°Dan et DTR Midi-Pyrénées et Marcel Yonnet
5°Dan
Nous remercions
les senseis présents ainsi que la trentaine de kenshi venus de Tarbes, Narbonne,
Cestas, Paris, Bergerac, Pessac, Côte Basque, Bordeaux, Pau, Talence, St Médard
en Jalles.…
Bilan du stage de Bordeaux par Jean-Pierre Labru sensei, 7e dan.
N'ayant qu'une
confiance toute relative dans ma mémoire j'ai toujours un petit carnet
qui traîne au fond de mon zekken et sur lequel je griffonne à la hâte
mes impressions et mes remarques concernant le cours de kendo auquel je
suis entrain d'assister. Cette habitude peut paraître quelque peu
désuète à l'heure ou les moyens de communication s'avèrent beaucoup plus
puissants et complets qu'une modeste feuille blanche...et pourtant quoi
de plus salutaires que des mots essayant de retranscrire une idée, une
sensation, un sentiment, une action...
Ne pouvant assister au stage aux cotés de Jean-Pierre Labru, je me suis permis de lui demander d'accomplir la difficile tâche de résumer en quelques lignes, ce qu'il avait tenté de transmettre à chacun lors de ces deux jours. Voici son vade-mecum comme il aime à le qualifier.
(Je me suis permis d'ajouter à la fin un "petit" texte d'Aristote extrait "des parties des animaux" afin d'étayer son propos)
Bonne lecture
JY Gorgé
Vous pourrez retrouver l'album photo de ces deux jours réalisé par notre rédactrice et administratrice Anne Marie Chauvergne: CLIQUER ICI
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Mon vade-mecum en trois points
Déplacement :
Le travail spécifique sur le déplacement que j'ai proposé est constitué des principes suivants :
La jambe arrière, lors de la marche, reste tendue et apporte l'appui nécessaire aux hanches pour avancer sans aucun déséquilibre tout en développant la puissance.
Le pied arrière, lors de l'enchaînement des pas, ne soulève pas plus son talon et par conséquent ne "déroule " pas.
S'appliquer à travailler ces principes lors d'une marche alternée ayumi ashi permettra à terme d'appliquer les mêmes principes aux déplacements suivant : okuri ashi et fumikomi ashi. Cela apportera de la stabilité, de la puissance et un super timing pour debana notamment.
La nouvelle articulation du schéma corporel:
On a coutume de dire que le sabre se doit d'être la prolongation du bras. J'irai plus loin en disant que le Sabre doit être une extension de nous même; et encore plus loin en intégrant le Sabre comme un nouveau membre (ou segment de membre) de notre schéma corporel.
Une articulation mobile permet le mouvement, et doit être cohérente afin que les mouvements soient précis. Une articulation déboitée, au delà de la douleur, est incapable de gestes précis.
Une articulation doit donc être mobile et est notamment composée de ligaments et tendons pour lui garantir cette cohérence (Les ligaments jouent un rôle de maintien et sont des éléments de stabilité passifs, à l’inverse des tendons péri-articulaires qui jouent un rôle de stabilisation active par la contraction musculaire)
Très important : les petits doigts/ligaments doivent impérativement être indéfectiblement accrochés au Sabre et toujours précisément au même endroit de la poignée. Cela garantira un apprentissage optimisé de votre nouveau schéma corporel.
Le plat de la main doit être lié au tranchant du Sabre comme un repère constant.
Il apparaît donc évident que cette construction prendra du temps et de toute façon elle ne fera que s'améliorer toute au long notre vie de Kendo. Il faut noter également qu'il n'y a pas besoin d'être dans un dojo pour perfectionner cette intimité entre les mains et le Sabre.
Le travail du motodachi :
Un « motodachi » doit être un acteur au même titre que « kakari te » et je dirai même plus. Le rôle de uchidachi dans le kendo no kata en est un parfait exemple.
Le motodachi doit entre autres:
Donner la bonne distance, être dans le rythme, voire même kikentai avec le kakari te (ex ukekata de kirigaeshi)
Tout ce travail que fait le motodachi pour comprendre le partenaire, son rythme, sa distance, sa technique, son mental.... tout ceci, bien évidemment, est très utile en ji geiko et en shiai geiko.
Ne pouvant assister au stage aux cotés de Jean-Pierre Labru, je me suis permis de lui demander d'accomplir la difficile tâche de résumer en quelques lignes, ce qu'il avait tenté de transmettre à chacun lors de ces deux jours. Voici son vade-mecum comme il aime à le qualifier.
(Je me suis permis d'ajouter à la fin un "petit" texte d'Aristote extrait "des parties des animaux" afin d'étayer son propos)
Bonne lecture
JY Gorgé
Photo Alain Ramaroson |
Vous pourrez retrouver l'album photo de ces deux jours réalisé par notre rédactrice et administratrice Anne Marie Chauvergne: CLIQUER ICI
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Mon vade-mecum en trois points
- Un mode d'optimisation du déplacement
- La construction de la nouvelle articulation du schéma corporel
- Le travail empathique du motodachi
Déplacement :
Le travail spécifique sur le déplacement que j'ai proposé est constitué des principes suivants :
Jambe arrière tendue, talon légèrement soulevé.
Genou avant qui fait pointer le hakama à la verticale du pied, ce qui avance les hanches (et les fait avancer).
Centre de gravité légèrement plus bas que la marche normale.
Genou avant qui fait pointer le hakama à la verticale du pied, ce qui avance les hanches (et les fait avancer).
Centre de gravité légèrement plus bas que la marche normale.
La jambe arrière, lors de la marche, reste tendue et apporte l'appui nécessaire aux hanches pour avancer sans aucun déséquilibre tout en développant la puissance.
Le pied arrière, lors de l'enchaînement des pas, ne soulève pas plus son talon et par conséquent ne "déroule " pas.
S'appliquer à travailler ces principes lors d'une marche alternée ayumi ashi permettra à terme d'appliquer les mêmes principes aux déplacements suivant : okuri ashi et fumikomi ashi. Cela apportera de la stabilité, de la puissance et un super timing pour debana notamment.
La nouvelle articulation du schéma corporel:
On a coutume de dire que le sabre se doit d'être la prolongation du bras. J'irai plus loin en disant que le Sabre doit être une extension de nous même; et encore plus loin en intégrant le Sabre comme un nouveau membre (ou segment de membre) de notre schéma corporel.
Qui dit "membre " dit articulation mobile(ou
diarthrose permettant des mouvements de grandes amplitudes):
Je vous ai donc proposé de commencer dès à présent à
construire votre nouvelle articulation.
Une articulation mobile permet le mouvement, et doit être cohérente afin que les mouvements soient précis. Une articulation déboitée, au delà de la douleur, est incapable de gestes précis.
Une articulation doit donc être mobile et est notamment composée de ligaments et tendons pour lui garantir cette cohérence (Les ligaments jouent un rôle de maintien et sont des éléments de stabilité passifs, à l’inverse des tendons péri-articulaires qui jouent un rôle de stabilisation active par la contraction musculaire)
.
. Cette articulation relit donc les bras au Sabre par
l'intermédiaire des mains. Dans les mains, les deux petits doigts représentent
les ligaments comme des points de repère et les autres doigts, les tendons qui
transmettent la force musculaire.
Très important : les petits doigts/ligaments doivent impérativement être indéfectiblement accrochés au Sabre et toujours précisément au même endroit de la poignée. Cela garantira un apprentissage optimisé de votre nouveau schéma corporel.
Le plat de la main doit être lié au tranchant du Sabre comme un repère constant.
Il apparaît donc évident que cette construction prendra du temps et de toute façon elle ne fera que s'améliorer toute au long notre vie de Kendo. Il faut noter également qu'il n'y a pas besoin d'être dans un dojo pour perfectionner cette intimité entre les mains et le Sabre.
Le travail du motodachi :
Un « motodachi » doit être un acteur au même titre que « kakari te » et je dirai même plus. Le rôle de uchidachi dans le kendo no kata en est un parfait exemple.
Le motodachi doit entre autres:
Donner la bonne distance, être dans le rythme, voire même kikentai avec le kakari te (ex ukekata de kirigaeshi)
Tout ce travail que fait le motodachi pour comprendre le partenaire, son rythme, sa distance, sa technique, son mental.... tout ceci, bien évidemment, est très utile en ji geiko et en shiai geiko.
Jean-Pierre Labru
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Ce
n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent
des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a
des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est
capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main
semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour
ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C’est donc à l’être
capable d’acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a
donné de loin l’outil le plus utile, la main. Aussi ceux qui disent que
l’homme n’est pas bien constitué et qu’il est le moins bien partagé des
animaux (parce que dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n’a pas
d’armes pour combattre) sont dans l’erreur. Car les autres animaux
n’ont chacun qu’un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible
de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de
garder leurs chaussures pour dormir et pour faire n’importe quoi
d’autre, et ne doivent jamais déposer l’armure qu’ils ont autour de leur
corps ni changer l’arme qu’ils ont reçue en partage. L’homme au
contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours
loisible d’en changer et même d’avoir l’arme qu’il veut quand il veut.
Car la main devient griffe, serre, corne ou lance ou épée ou toute autre
arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu’elle est capable de
tout saisir et de tout tenir.
Aristote